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Prieuré St-Pierre-St-Paul de Manthes

Manthes (FR)

Abbaye de Cluny

Paul, Pierre

Fondé en 1000 , dissout en 1766

fesc_logo Created with Sketch. Clunisien de 1099 jusqu'en 1766

Ouvert à la visite : oui

Un prieuré et une église très riches !

L’église est ouverte toute l’année, de 8h à 19h.
L’association des Amis du Prieuré de Manthes - créée en 1983 - s’occupe de sa sauvegarde et de son animation culturelle. Ses membres vous aideront à préparer votre visite sur prieure-manthes.fr

Un ensemble architectural clunisien de belle ampleur

Introduction

Manthes est un site monastique de la Drôme, fondé par l’abbaye de Cluny sur une éminence surplombant les sources de la Veuze.

Les moines qui l’occupent durant plus de 700 ans y assurent la vie spirituelle selon la règle bénédictine, et une vie temporelle prospère après l’assainissement des terres marécageuses de la vallée.

Les bâtiments prieuraux ont évolué au fil du temps avec des périodes d’agrandissement et de destruction liées aux guerres et aux différentes restaurations. On peut décrire plusieurs étapes dans la gestion et la vie monastique de ce site clunisien : d’abord administré par un prieur claustral, le prieuré est passé sous le régime de la commende et de plus en plus de familles nobles sont impliquées dans son histoire.

Son rôle dans la région est important puisqu’il place sous sa dépendance plusieurs prieurés (Charrière, Peaugres, Saint-Andéol, Saint-Hilaire du Touvet, Rompon, Ternay...)

Après la suppression de l’ordre de Cluny, au moment de la Révolution, les bâtiments prieuraux sont vendus comme biens nationaux et servent pour des usages divers. Légué à l’évêché de Valence en 1967, la restauration des bâtiments est reprise en 1983 par l’Association des Amis du Prieuré qui en même temps l’anime par des manifestations culturelles de qualité (expositions d’art contemporain, concerts…) et des visites guidées.

Aujourd’hui, cet ensemble architectural constitué par le prieuré inscrit à l’inventaire des monuments historiques et l’église en partie classée pour son clocher et son chevet, possède un cachet certain.

L’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul possède un portail roman sur lequel on aperçoit de petites têtes celtico-romanes en façade, et nous pouvons y apprécier au fond de l’abside principale, dans une percée gothique, son vitrail du 16e siècle et son christ polychrome de la même époque.

Le prieuré, présentant des vestiges de fonction défensive, des traits Renaissance et divers décors peints, est digne d'un grand intérêt. Plus de détails ci-dessous.

Le prieuré de Manthes

C’est grâce au don de terres du comte Guy VII d’Albon en 1079 que l’abbaye de Cluny est venue fonder ce prieuré à Mantol. Les six ou sept moines qu’il abrite vont, avec les habitants du village, défricher et assainir les environs.

Le prieuré est prospère mais durant les guerres de Religion, le clocher et l’église sont incendiés en 1568 : la communauté se disperse mais le prieuré reste habité par des valets et une chambrière… En 1636, un procès-verbal de visite mentionne que le moine Estienne Mounin y loge et que le prieuré est redevenu en bon état.

Dès le 16e siècle, l’histoire du prieuré est liée à celle des familles nobles locales et, de 1766 à la Révolution, il devient la propriété de la famille Murat.

Il est ensuite vendu comme bien national. La dernière famille propriétaire le léguera à l’Evêché de Valence en 1967.

La façade du prieuré de Manthes

Un bel ensemble patrimonial

Aujourd’hui subsiste un ensemble architectural de grande ampleur, formé de l’église et du prieuré.

Ce dernier présente un bâtiment en L, le cloître et les bâtiments conventuels ayant disparus. Le prieuré a davantage l’allure d’une maison forte construite en pisé et en galets. Ce bâtiment est flanqué de deux tours rondes et la façade principale, plutôt de style renaissance, est ajourée de fenêtres à meneaux.

Le prieuré de Manthes, tours rondes et fenêtres à meneaux

Le prieuré conserve de beaux éléments de la période Renaissance. On accède à l’intérieur par une porte surmontée d’un arc en accolade qui date de la fin du 15e siècle. Un escalier en vis mène à la chambre du prieur où nous découvrons des peintures murales et des décors qui accompagnent le plafond à caisson aujourd’hui disparu.

Dans les autres salles, les plafonds à la française présentent des décors des 16e et 17e siècles très divers : peintures de grotesques, chimères sur les grosses poutres assemblées en trait de Jupiter dans la pièce principale, médaillons ou cartouches dans la salle Sud, peintures au pochoir sur les poutrelles.

Sur les murs, on peut admirer des peintures renaissance, en trompe-l’œil, avec briques en pointe de diamant, colonnes et chapiteaux...

L'église romane est constituée d’une nef à cinq travées avec des collatéraux menant à une abside centrale éclairée par un vitrail du 16e siècle.
A la croisée du transept, le clocher roman de style viennois, sur un plan carré, est percé de fenêtres bigéminées et est décorée de bandes lombardes. Une frise de modillons cerne le toit du chevet qui mérite un petit détour par le cimetière.

La porte de l'église de Manthes

Un escalier à vis mène à la chambre du prieur : ici, des traces de peinture sur les poutres et sur le haut des murs témoignent d’un riche décor aujourd’hui disparu. Dans les autres salles, on peut admirer des plafonds à la française aux décors très divers. Quant à l’église romane, elle est constituée d’une nef à cinq travées avec des collatéraux, menant à une abside centrale éclairée par un vitrail du XVIe siècle. A la croisée du transept, le clocher roman, sur un plan carré, est percé de fenêtres géminées et est décoré de bandes lombardes. Une frise de modillons cerne le toit du chevet, qui mérite un petit détour par le cimetière.

La nef de la prieurale de Manthes

Au 19e siècle, le prieuré a appartenu aux familles de Villeneuve, Chouin, puis au XXe siècle aux familles Martin, Faure et Parade qui le lèguent en 1967 à l’Association Diocésaine de Valence, actuelle propriétaire, qui s’appuie sur l’association des Amis du Prieuré pour l’entretenir et l’animer.